Un projet de mission collective à l’international est organisé chaque année sous la forme d’un module d’enseignement appliqué nommé "Évaluation d’un projet environnemental en contexte international" dans le cadre de la formation de MASTÈRE SPÉCIALISÉ « Forêt, nature et société - Management international (MS FNS-MI). Ce module, qui se fonde sur trois semaines de terrain situé hors de France, de préférence dans la zone tropicale sèche, subhumide ou humide (ex. Afrique subsaharienne, Asie du Sud-Est), s’articule autour d’une problématique de gestion des ressources naturelles et de l’environnement.
Le projet est organisé conjointement et en partenariat avec un ou plusieurs porteurs de projets locaux (organisation de conservation, institution de recherche) agissant activement sur le terrain pour améliorer une situation environnementale donnée, et qui peut bénéficier des données et des résultats de l’étude pour améliorer sa compréhension du contexte social, ses actions, ses relations avec les autres parties prenantes et sa stratégie. La phase de travail sur le terrain est supervisée conjointement par les enseignants-chercheurs de l’UFR Gestion de l’environnement d’AgroParisTech et par le personnel scientifique local collaborant au projet.
Le module se déroule sur 6 semaines :
— 1 semaine de préparation à Montpellier dédiée à l’appréhension du projet et du territoire à analyser, et à l’élaboration d’un cadre conceptuel et méthodologique pour mener l’étude à bien ;
— 3 semaines de terrain centrées sur la collecte de données sous différentes formes : entretiens, observations de terrain, analyse de la littérature grise complémentaire récoltée sur le terrain, recensions diverses et données chiffrées… Cette phase de terrain est introduite par la présentation du cadre d’analyse auprès des acteurs du territoire et se conclut par une restitution des principaux résultats de l’étude. Cette restitution est l’occasion d’une interaction supplémentaire qui permet de tester la validité heuristique des analyses élaborées par le groupe.
— 2 semaine de rédaction à Montpellier permettant la mise au propre des données et la rédaction d’un rapport, produit final du module. Ce rapport est diffusé auprès des partenaires de l’étude, directement concernés par l’action sur le territoire.
Historique des stages collectifs FNS-MI :
Quelle stratégie pour le développement de l’indication géographique « Madd de Casamance » pour concilier maintien d’un produit de cueillette forestier et développement d’une filière territorialisée durable ? (Sénégal)
En Casamance (Sénégal), les produits forestiers de cueillette tels que le Madd (Saba senegalensis) constituent une source de revenus alternatifs à l’échelle du territoire, mais également à l’échelle des ménages. Le projet d’appui à l’Indication Géographique (IG) « Madd de Casamance », fait l’hypothèse que la valorisation de ce fruit forestier, dans le cadre d’une démarche collective de garantie de sa qualité par une indication géographique, pourrait contribuer au développement socioéconomique de la région et à la préservation de la ressource et de son écosystème.
L’objectif de cette étude est de produire les éléments permettant de dresser un état des lieux des bassins de ressource du Madd en Casamance, et de définir un dispositif opérationnel de suivi-traçabilité de la ressource, dont pourrait se saisir l’APPIGMAC, l’organisme de défense et de gestion de l’IG au niveau local, afin de garantir le maintien de la ressource Madd et les conditions de son exploitation dans le cadre de l’IG. L’approche méthodologique proposée ouvre la voie à une discussion sur la conservation de la ressource à l’échelle de la Casamance, avec l’ensemble des acteurs locaux impliqués dans la gestion du Madd.
Cette présentation constitue l’aboutissement d’une étude de 4 semaines conduite par les étudiants d’AgroParisTech du MASTÈRE SPÉCIALISÉ "Forêt, Nature, Société – Management International" (MS FNS-MI) ainsi que des étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) du département Agroforesterie.
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l’ONG « Economie, Territoires, Développement, Services » (ETDS) et AgroParisTech, dans le cadre du projet Facilité IG « Appui à la mise en place d’une IG sur le Madd de Casamance et à la structuration de sa chaine de valeur ».

1) Soin des tortues marines en Méditerranée camarguaise. Rôle , périmètre et potentiel dans la conservation des espèces et de leur milieu
2) Diffuser l’agroécologie en Camargue : quelles perspectives ? (France)
En mars 2021, du fait de la pandémie, la mission collective de terrain impliquant 16 auditeurs du MS FNS-MI a été organisée en Camargue. Pour ce faire, deux collaborations scientifiques ont été développées et formalisées par des conventions sur deux sujets différents : l’un avec la Tour du Valat pour conduire une étude sur les enjeux de l’agroécologie en Camargue en lien avec la préservation des habitats d’oiseaux ; l’autre avec la Société Herpétologique de France, un centre de soin de tortues marines (le CestMed) et le RTMMF (Réseau des Tortues Marines de Méditerranée Française) sur la problématique de la protection des tortues marines sur les côtes camarguaises, menacées notamment par les activités de pêche. Dans les deux cas, les méthodes d’analyse stratégique de gestion environnementale et de "comptabilité écosystème-centrées" ont été mobilisées, pour déboucher sur des propositions aux partenaires en matière de structuration des indicateurs pour la gestion collective des enjeux environnementaux en question.
La première étude en partenariat avec la Tour du Valat a contribué aux réflexions sur sa nouvelle stratégie de développement de l’agroécologie en Camargue à la fois sur ses propres sites d’expérimentation, et dans le cadre d’initiatives variées impliquant d’autres partenaires et groupements d’agriculteurs. L’enjeu était de chercher à mieux concilier pratiques agricoles viables sur le plan économique pour les agriculteurs (pour beaucoup des riziculteurs) et activités participantes de la conservation de la richesse et de la diversité des milieux semi-naturels qui font la richesse du territoire. Sur la base d’un diagnostic de terrain conséquent, le travail a débouché sur la proposition d’une comptabilité centrée sur la préservation d’une mosaïque d’habitats favorables au plus grand nombre d’espèces avicoles ainsi qu’à la fonctionnalité des milieux.
La seconde étude a notamment mis en lumière la place particulière (1) du monde du soin des tortues sur la façade méditerranéenne, à l’articulation avec des collectifs de pêcheurs, relativement (2) au monde de la conservation internationale, et (3) aux enjeux de production de données scientifiques sur la qualité des milieux marins et de la lutte contre les déchets plastiques (dont la tortue marine a récemment été choisie comme bio-indicateur dans le cadre de la Directive Cadre Stratégie Milieux Marins).La proposition comptable s’est focalisée sur la conception d’une ébauche de système de pilotage partagé pour une meilleure coordination des acteurs du monde du soin des tortues sur la Méditerranée Fran.aise (il existe trois centres, l’un au Grau du Roi, l’autre à Nice et le dernier en Corse), et une mise en valeur de leurs contributions.

Enjeux et limites pour la mise en œuvre de l’outil SPD-PKL dans les zones APL à Central Kalimantan, Bornéo (Indonésie)
La Conservation Science Unit (CSU) du WWF-Indonésie développe aujourd’hui un outil d’alerte précoce (Early Warning System) de lutte contre la déforestation, en partenariat avec les agences publiques territoriales indonésiennes. A terme, il s’agit pour l’organisation de pouvoir identifier à l’avance, en combinant système de télédétection et intelligence artificielle, des dynamiques de dégradation et de déforestation pour mieux les anticiper et mettre en place des interventions pour les prévenir. L’ONG environnementale et ses partenaires conduisent actuellement une expérimentation de cet outil sur le territoire de Sebangu-Katingan, à Central Kalimantan, Bornéo. Ils testent essentiellement les capacités techniques de l’outil et développent des indicateurs de performance quantitatifs. Ils développent également l’architecture institutionnelle dans laquelle s’inscrira à terme l’utilisation de l’outil.
Au delà de ces aspects techniques, l’étude, avec l’appui de l’équipe locale de WWF sur le terrain et du Ministère de la planification spatiale, a consisté à analyser les problématiques relatives à l’utilisation et à la gouvernance de cet outil, tant dans ces aspects institutionnels que dans sa capacité à réellement permettre des interventions capables de produire du changement dans les jeux d’acteurs complexes sur le terrain, et efficaces du point de vue d’objectifs de réduction de la déforestation. L’étude a permis également d’expérimenter une approche d’évaluation de ces aspects de gouvernance et davancer vers l’élaboration d’une méthodologie réplicable pour le WWF Indonésie.

Quels enjeux et quelles perspectives pour la création d’un corridor écologique pour les populations d’Orang Outan à Central Kalimantan ?
A Central Kalimantan, dans la partie indonésienne de l’île de Bornéo, WWF-Indonésie porte depuis peu un projet de corridor écologique afin de relier deux parcs nationaux, au Nord Bukit Raya Bukit Baka et au Sud, Sebangu National Park, réputés pour ses populations d’Orang Outan. Ce projet s’inscrit dans l’initiative Heart of Borneo qui vise à préserver les écosystèmes forestiers du centre de l’île et de les connecter aux autres écosystèmes forestiers encore préservés. La définition du périmètre et du contenu concret de ce projet de corridor écologique s’inscrit dans un contexte complexe de développement d’infrastructures, de concessions d’huile de palme, d’exploitation forestière et de transformation des modes de vie locaux.
Cette présentation constitue l’aboutissement d’une étude de 3 semaines conduite par les étudiants AgroParisTech du Mastère Spécialisé « Forêt, Nature, Société – Management International » (MS FNS-MI) sous la direction pédagogique et scientifique de Clément Feger et Alexandre Gaudin. Ce travail de terrain et d’analyse a eu pour objectif de proposer des premiers éléments de diagnostic territorial et d’accompagnement stratégique pour la définition de ce projet et son suivi dans le temps.
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre AgroParisTech et le WWF-Indonésie.

Quels enjeux et quelles perspectives pour la gestion des forêts du Haut-Atlas Oriental ?
Dans le Haut Atlas Oriental marocain, l’usage et l’exploitation des milieux forestiers, les dynamiques de développement agricole des vallées et de transformation des modes de vie ruraux et les pressions du pastoralisme ont pour effet une dégradation progressive des écosystèmes de cédraies et de formation à chêne vert et de leurs services écosystémiques (maintien des sols, rétention d’eau, biodiversité, carbone, etc…). La zone de Tounfit se trouve au croisement de ces différents enjeux.
Cette présentation constitue l’aboutissement d’une étude de 3 semaines conduite par les étudiants AgroParisTech du Mastère spécialisé « Forêts, Nature, Société – Management International » (FNS-MI, Montpellier) et les doctorants du laboratoire LITOPAD (FLSH-UM5 de Rabat). Ce travail de terrain et d’analyse a eu pour objectif de proposer des éléments de diagnostic portant sur les enjeux de la gestion collective des forêts dans la région de Tounfit.
Ce travail est le fruit d’un partenariat entre les chercheurs de différents établissements de la recherche, notamment la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Mohammed V de Rabat, l’Ecole Française AgroParisTech de Montpellier, l’Ecole Nationale des Ingénieurs Forestiers de Salé. C’est aussi l’initiative du Laboratoire « Ingénierie du tourisme, patrimoine, et développement des territoires » LITOPAD et le Laboratoire Mixte Internationale MediTer/IRD, l’Ecole Doctorale « Aménagement, Développement et Gestion des Territoires » ADGEST et le MS FNS-MI.

Téléchargez le rapport de stage collectif 2018 : Etude socio-environnementale de la gestion des cédraies dans le Haut Atlas Oriental (Maroc)
Analysis and Future of Sustainable Agriculture for Economic Development of the Dalmatian Islands : Case studies from Mljet and Korčula Islands and Pelješac Peninsula
Les auditeurs du MS FNS-MI, en collaboration avec des étudiants de la Faculté d’économie de Split ont mené une analyse territoriale dans les îles de la Dalmatie du Sud (Mjlet, Peljesac, Korcula), en utilisant le cadre analytique de « l’analyse stratégique de la gestion environnementale » (ASGE). Ce stage collectif a eu pour objectif de favoriser l’échange de connaissances entre étudiants et auditeurs du MS FNS-MI et de contribuer à l’évaluation environnementale et socio-économique de la région. Cette action renforcera la dynamique d’innovation dans les îles promue par le projet HNV-Link (H2020) et le groupe d’action locale.

Téléchargez le rapport du stage collectif 2017 : Analysis and Future of Sustainable Agriculture for Economic Development of the Dalmatian Islands : Case studies from Mljet and Korčula Islands and Pelješac Peninsula in Croatia.
Building Geographical Indications in Western Balkans Countries. Case studies from Mljet and Korčula Islands and Pelješac Peninsula. Case studies from Kosovo and Montenegro on Sharri and Pljevlja Cheese
Le projet BiodivBalkans (2012-2016) est un programme de conservation et valorisation de la biodiversité dans les Balkans, financé à hauteur de 1,2 million d’euros par le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et mis en œuvre conjointement par l’agence de développement de la montagne albanaise (MADA) et le CIHEAM-Montpellier. Il vise à conserver et valoriser la biodiversité ordinaire issue des systèmes agrosylvopastoraux, et ce en mobilisant les signes de qualité et d’origine, et notamment les Indications géographiques.
Bien que principalement centré sur l’Albanie, le projet comporte un volet de coopération et organise en septembre 2016 des Rencontres européennes sur les signes de qualité et d’origine dans les Balkans occidentaux. Elles doivent permettre de faire le point sur l’utilisation de ces outils à des fins de développement rural et de protection de la biodiversité, dans des pays en voie d’adhésion à l’Union européenne.
La mission proposée à AgroParisTech vise à apporter une contribution à ces rencontres, au travers de l’analyse de deux cas d’étude, au Kosovo et au Monténégro.

Téléchargez le rapport du stage collectif 2016 : Building Geographical Indications in Western Balkans Countries. Case studies from Kosovo and Montenegro on Sharri and Pljevlja Cheese.
Essor du privé dans la filière "Argan" : Dynamiques socio-économiques et conséquences écologiques
Les étudiants du MS ont réalisé une étude de 5 semaines, dont 18 jours de terrain, sur la filière de l’huile d’argan dans la plaine du Souss. Au travers d’une analyse socioéconomique du déploiement territorial de la filière, allant des collecteurs de noix aux entreprises de transformation, ils se sont intéressés aux conséquences environnementales du développement actuel de cette filière. Les résultats de cette étude ont ensuite été présentés à Marrakech auprès des partenaires du projet (Université de Marrakech, LERMA), puis à AgroParisTech sur le site de Montpellier à leur retour fin mars.

Téléchargez le rapport de stage collectif 2015 : Essor du privé dans la filière "Argan" : Dynamiques socio-économiques et conséquences écologiques.
Institutional mapping and forest landscape dynamics in the Western Ghats : Is the Forest Rights Act a major driver of forest landscape dynamics ? The case of two forests in Chamarajanagar district
Souvent présentée comme "plus grande démocratie du monde", l’Inde se caractérise par le volontarisme de ses politiques environnementales. Celles‐ci ont pour ambition de conserver des écosystèmes uniques au monde dans un contexte marqué par la densité démographique du monde rural. Y co‐existent des populations fortement précaires et des productions capitalistes articulées à des filières internationales. Dans la région des Ghâts Occidentaux (Inde du Sud Ouest), "hotspot" de biodiversité, de nombreux acteurs s’impliquent en faveur de la conservation des forêts : la puissance publique et ses administrations, des ONG nationales et internationales, des agences de développement. Ils interagissent de ce fait avec des populations rurales aux enjeux différenciés.
Cette présentation s’efforcera de mettre à jour les processus sociaux et politiques à travers lesquelles ces interventions affectent la gestion concrète des écosystèmes forestiers. Elle mettra l’accent sur l’opérationnalisation d’une législation récente, le Forest Rights Act, visant à rétrocéder des droits fonciers aux populations forestières dites "tribales".
Elle constitue l’aboutissement d’une étude de 4 semaines conduite par les étudiants du Mastère Spécialisé MNSI, en partenariat avec différents organismes indiens : le think tank d’Ashoka Trust for Research in Ecology and the Environment (ATREE) et l’Institut Français de Pondicherry (IFP). Il a également reçu le soutien financier du CIFOR et de l’ICRAF à travers le programme Sentinel Landscapes.

Téléchargez le rapport de stage collectif 2014 : Institutional mapping and forest landscape dynamics in the Western Ghats : Is the Forest Rights Act a major driver of forest landscape dynamics ? The case of two forests in Chamarajanagar district.
Consultez également les rapports de stage collectif des années précédentes :
2013 - Inde : How To Implement An Innovative Environmental Management Device In Kodagu.
2012 - Inde : Environmental prospective in Kodagu (Karnataka, India). How to enhance biodiversity and watershed resources management ?
2011 - Inde : Thinking the Future : Coffee, Forests and People. Conservation and development in Kodagu.
2010 - Maroc : Gestion des écosystèmes forestiers en contexte d’intervention publique. Le cas de la commune rurale de Skoura et du projet de gestion intégrée des forêts du Moyen Atlas.
2009 - Maroc : Prospective territoriale et environnementale en pays de Haha, Province d’Essaouira.
2008 - Maroc : Prospectives environnementales de territoire dans le Moyen Atlas. Protection de la cédraie marocaine et changement socio-spatial.
2007 - Maroc : Pertinence et faisabilité d’une réserve de biosphère dans les provinces d’Ifrane et de Khénifra ?
2006 - Cameroun : Étude de la faisabilité de plateformes de concertation autour de la ressource arborée au Nord Cameroun.
2005 - Cameroun : Capacité à mobiliser le MDP pour la gestion de l’arbre dans le Nord et l’Extrême Nord du Cameroun.