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A-t-on le droit de sourire sur un site institutionnel ? Je l’ignore, mais comparons un texte d’un tel site à un guichet d’une institution gouvernementale : le citoyen (contribuable, ne l’oublions jamais) doit-il être reçu avec chaleur, ou avec froideur ? S’il n’est pas bien accueilli, il en viendra nécessairement à ne pas aimer son administration, laquelle devient alors illégitime.
Première conclusion, de ce fait : nous devons nous adresser à nos amis avec un grand sourire.
Ici, de toute façon, j’ai pris la précaution de bien signaler que ces propos n’engagent que moi. Et puis, on devrait me pardonner pour au moins deux raisons :
des textes qui ne sourient pas ne sont pas lus, parce qu’ils ennuient
les textes que je proposent visent à aider à l’amélioration de nos fonctionnements collectifs.
Bien sûr, les sourires nuisent parfois à la respectabilité... mais devons-nous nous préoccuper de ceux qui confondent sérieux et morosité ?
Toute cette longue introduction, un peu hors sujet, pour justifier le titre de ce billet ? Pas sûr ! D’une part, le titre est indispensable : il doit retenir l’attention (et si vous trouvez quelque chose de mieux, de plus efficace, je suis preneur et je m’engage à corriger). D’autre part, il permet de faire état de valeurs dont je ne pense pas que mon institution puisse me les reprocher : de la convivialité, de l’efficacité, une volonté de cohérence et de rassemblement autour de valeurs nobles.
Allons-y maintenant. Les camemberts, oui, j’aime... quand ils sont bons, c’est-à-dire quand le travail du fromager a été dans les règles de l’art, à partir d’un lait de vaches en bonne santé, qui ont paît une herbe de belle qualité, de sorte que le goût du lait a été intéressant.
Mais il s’agit ici, surtout, de ces camemberts que l’on utilise en statistique descriptive ; on les nomme aussi diagrammes en secteurs, ou diagrammes circulaires, et il sont surtout utilisés en économie ou dans les médias.
Pourquoi doivent-ils (je crois) être utilisés avec beaucoup de circonspection, en science ? Parce que, contrairement aux courbes ou aux histogrammes, par exemple, ils ne permettent pas d’indiquer les incertitudes et que des mesures sans incertitudes ne valent rien !
Evidemment, on pourrait représenter ces dernières par les traits qui séparent les secteurs, mais, ainsi, on verrait l’incertitude totale sur deux secteurs voisins, de sorte qu’on ne verrait pas l’incertitude sur chaque valeur.
Pour les diagrammes en trois dimensions, il y a pire : à savoir que les effets de perspectives biaisent nos appréciations (et l’on se reportera alors au livre très intéressant "The visual display of quantitative information", Edward Tufte).
Bref, je n’aime pas les camemberts pour la représentation des données, et je crois que tous ceux qui sont soucieux de clarté dans les représentations des données pensent de même.